lundi 29 octobre 2012

La sensualité sculptée (Jean-Michel Collet)

Adèle Vergé a exposé, ce printemps, ses sculptures au Park-Hôtel.
C'était une occasion de retrouver les anatomies sublimées, leurs poses et courbes sensuelles qui caractérisent l’œuvre de l'artiste.


La femme est au cœur de l’œuvre d'Adèle Vergé.
Sensuelle, maternelle, charnelle.
Qu'elle soit figurative ou qu'elle s'approche de l'abstraction et de l'épure, la sculptrice pose son regard aimant sur les corps.
"La figuration n'est intéressante que lorsque j'ai des modèles vivants."
Souvent ramassé sur lui-même, lové, accroupi, la tête entre les bras, ou aussi allongé, alangui, endormi ou rêveur, le corps déploie ses courbes majestueuses.

Des "Amantes", des Africaines, des Maternités déclinent tous les aspects de la féminité.
Dans les formes épurées, l'artiste ne perd rien de son pouvoir d'érotisation qui fait la force de son travail.
Bronze, terre cuite, béton cellulaire, résine, Adèle Vergé joue sur le grain et les patines, soumettant parfois la même sculpture à l'épreuve de différentes matières. Comme elle peut travailler une oeuvre en plusieurs échelles, modifiant ainsi notre rapport à l'oeuvre et sa vibration dans l'espace. Chaque pièce est une histoire, un moment, une étape de la vie baignant dans la sérénité et le calme.

Adèle Vergé nous parle de la beauté épanouie et de toutes les merveilles du corps qui ne demande qu'à être aimé. 
  • Jean-Michel Collet
  •  l'Indépendant - Perpignan
  • 15 Avril 2010

Sculptures d'Adèle Vergé - mairie de Banyuls

Jusqu'au 30 septembre, rendez-vous avec la grâce.
Mais qui est donc Adèle Vergé?
Une sculptrice aux multiples facettes, qui a fait de la grâce et de l'équilibre esthétique un chemin vers l'humanité.

Terre, bronze, marbre... la matière devient homme, femme, couple enlacé, masque africain.
Mais la constante demeure : une beauté d'une douceur infinie perce à travers chaque pièce exposée.
Combien de vies a-t-elle vécues pour retracer ainsi les émotions du temps et des civilisations à travers ses sculptures ?
On ne saurait la qualifier, on ne saurait la limiter à une définition :
  • il faut aller la rencontrer, 
  • plonger ses yeux dans ses personnages, 
  • accepter cette tendresse qui émane des formes , 
  • se réconcilier avec l'humanité. 
Oui, c'est bien cela, être touché par la grâce de cette artiste qui doit certainement sculpter avec des caresses.
  • A.B.-T
  • l'Indépendant - Perpignan
  • 2 Septembre 2009 

La chaleur des bronzes d'Adèle Vergé (Jean-Michel Collet)

Le sculpteur était de retour à la Villa Duflot pour une nouvelle exposition : La chaleur des bronzes.
Comme à son habitude, elle nous plonge dans un monde de sensualité et de plénitude charnelle. Son travail sur le corps, qu'il aille vers l'abstraction ou qu'il renouvelle la figuration, est une ode à la beauté. Non pas celle d'une esthétique ou de canons, mais la beauté que seul le regard amoureux peut déceler.
Adèle Vergé exalte le corps humain, souvent dans l'épure, toujours avec la sensibilité de son talent. 
  • Peu importe le matériau, elle trouve l'équilibre juste entre le naturel d'une attitude et sa volonté d'atteindre une expression personnelle. 
  • Peu importe aussi le format. Adèle Vergé peut mettre tout son art dans un corps de femme enroulé de la taille d'un poing comme dans une monumentale, tel ce couple assis. 
Adèle vergé aime l'humanité et cet amour irradie de chacune de ses sculptures.
  • Jean-Michel Collet
  • l'Indépendant - Perpignan
  • 2007 

Les anatomies de l'âme et les coubes des corps (Jean-Michel Collet)

Noyé au milieu d'une rangée de maisons et de végétation, le 29 de la rue des Mimosas abrite la demeure et l'atelier d'Adèle Vergé.
C'est là que se construit une œuvre généreuse et unique, que s'épanouit tout un peuple silencieux d'êtres de terre, de pierre et de bois que l'on retrouve un peu partout dans la maison et le jardin, marquant le territoire de l'artiste, l'accompagnant dans sa création.
 

Une femme libre

On le ressent dès le premier regard, direct, serein avec cette distance un peu altière et une tendresse amusée.
Catalane d'origine, née à Sète, Adèle Vergé a passé une quarantaine d'années à Paris où elle exerça diverses professions : script-girl, assistante du cinéaste Jacques Baratier, agent immobilier, psychothérapeute, abordant aussi la photographie, l'écriture, la danse et le chant, tout en nourrissant sa passion pour l'art, allant de musées en expositions, animée d'une insatiable curiosité pour le monde. Mais aucun désir de faire, aucune envie de se confronter à la création. "je faisais autre chose".
Pourtant lorsqu'elle avait dix-neuf ans, elle avait fait une année à l'école de Beaux-arts de Perpignan, obtenant un prix pour son travail de céramique.
C'est à l'âge de soixante ans, à la fin d'une analyse ayant duré douze ans, "c'est ça qui m'a ouvert à la création" qu'Adèle Vergé commence la sculpture, "je n'ai pas arrêté depuis, une envie incroyable dont je ne m'étais pas aperçue."

Une constante : la beauté

Non pas la recherche d'une esthétique, mais un bel équilibre des proportions et des masses, une harmonie des formes, une plénitude de la pose, "Avec la terre, le geste est presque naturel. Ce n'est pas que joli, il y a de l'amour et de la tendresse."
Adèle Vergé n'a pas de référence même si elle admire Marino Marini, Constantin Brancusi ou Alberto Giacometti et n'éprouve aucun intérêt pour Rodin, Claudel ou Maillol, elle commence une pièce sans dessin préparatoire et sans complexe.
Fascinée depuis très longtemps par l'art africain, la série des Quasi Dogon naît comme par hasard, de la terre tendre. "Il ne m'était jamais venu à l'idée de faire de l'art africain; j'ai horreur des calculs dans tous les sens du terme."
Alors, Adèle Vergé continue de créer, passant de la figuration exigeante à une stylisation proche de l'abstraction, déclinant les étapes du processus en de superbes variations.
La femme et la créatrice ne font qu'un, l’œuvre est à l'image du sculpteur, et c'est bien cela qui fait d'Adèle Vergé une grande artiste.
Une série de "quasi-Dogons"... où Adèle Vergé s'est approprié tout le primitif de l'art africain sans perdre une once de son intégrité d'artiste.




La statuaire d'une artiste aux inspirations charnelles

Une sculpture d'Adèle Vergé n'est pas une simple anatomie, ni la reproduction d'un modèle, c'est la palpitation même de la chair sur laquelle la tendresse, l'amour, la sensualité du regard se sont posés.
Adèle Vergé, lorsqu'elle sculpte, est dans un rapport charnel avec son modèle, la beauté qu'elle fixe dans la matière est celle qu'elle devine, quelle soupçonne, qu'elle magnifie. Elle touche aux secrets de l'âme avec gourmandise, on pourrait presque dire avec volupté.
Même dans la série "africaine", Adèle Vergé invente une bonté, une sorte de compassion amoureuse qui donne à ses personnages une mystérieuse humanité qui nous est proche.
Couple enlacé, maternité, femmes ou hommes, la nudité est là afin d'aller à l'essentiel et de trouver la force intérieure, la petite vibration, la grâce.
Chaque oeuvre est un rendez-vous avec l'émotion que cette artiste libre, généreuse, sincère et intègre nous tend comme un cadeau de la vie. 
  • Jean-Michel Collet
  • l'Indépendant - Perpignan
  • 23 Juillet 2001 

Les fines et délicates sculptures d'Adèle Vergé

Il faut s'approcher et se laisser prendre par la finesse et la délicatesse du travail.
D'inspiration très académique, le corps, la femme, la maternité, le couple, ces petits formats dégagent une forte sensualité. C'est une sorte d'éloge au corps humain, dans toute sa beauté naturelle, magnifié par la pulpe des doigts dans l'argile, puis par le moulage et la fonte. (...) Le sculpteur explore ses sujets de la manière la plus classique, avec le constant souci de sa vérité, mais aussi de façon plus moderne, stylisant les formes, épurant la ligne jusqu'à l'esquisse (...) Il en résulte des bronzes très purs, de ligne et d'équilibre, que l'on aimerait toucher, dont on voudrait épouser les formes de la paume des mains et apprécier la douceur.
Adèle vergé propose un autre travail inspiré par l'Afrique et ses femmes hautaines et fières au port de tête remarquable. Des corps parés des attributs ethniques et des stigmates de la négritude. A mi-chemin entre art primitif et expression contemporaine, le sculpteur réussit à ne pas tomber dans l'imitation ou le plagiat en trouvant sa propre voie au travers d'une vision très personnelle de l'Afrique et de ses peuples.
Polies à l'extrême ou d'un aspect plus brut, les sculptures d'Adèle vergé dégagent une grande sensibilité et sont l'expression d'un regard tendre sur le corps et certainement sur la vie.
  • Jean-Michel Collet
  • l'Indépendant - Perpignan
  •  23 Juillet 2001

Adèle Vergé : Chasse à corps (G. Turban)

Toute l’œuvre d'Adèle Vergé tourne autour du désir. Il peut être bafoué, inassouvi, détourné mais il reste la meilleure source de vie. Pour s'en convaincre il suffit de tourner autour de cet abécédaire d'un esthétisme figuratif sans trop être outrancier.
Que ce soit avec des terres cuites ou des bronzes, le matériau disparaît petit à petit au profit du motif.
Des courbes voluptueuses, vives, chatoyantes à l'image d'un art abouti et implacablement maîtrisé.
Maillol, Violet, Gili (...) Les grands noms de la sculpture catalane résonnent dans l'atelier d'Adèle Vergé. C'est là qu'elle passe le plus clair de son temps libre et produit sans relâche. Un univers enchanté brut et sensible à la fois.
  • Grégory Tuban
  • La semaine du Roussillon
  • Septembre 2000 

Adèle Vergé : un réalisme épuré et réinventé (J. Carzou)

Adèle Vergé travaille dans la grande tradition de la sculpture. Elle accepte la réalité, non pour la copier, mais pour s'en inspirer, pour inventer des formes sensuelles où la lumière vient jouer son rôle primordial: exalter le corps humain dans un réalisme épuré et réinventé.
Voici donc un vrai sculpteur, qui ne nie pas l'héritage des anciens, en y ajoutant sa propre sensibilité, sa véritable invention. Devant ses maternités, ses poses langoureuses, ses attitudes hiératiques, devant ses formes solides, où les pleins et les vides jouent admirablement bien, on est saisi par l'émotion qui s'en dégage.
  • Jean Carzou
  • Membre de l'Académie des Beaux Arts
  •  Juillet 1995

Adèle Vergé : la patine de la pudeur (J. Quéralt)

Adèle Vergé, l’œil alerte et le geste vif, a tôt compris que la sculpture et la statuaire sont d'abord affaire de dialogue entre lignes et masses, que tout bavardage doit être mis en sourdine. Tout dialogue, véritablement amoureux, y gagne !
Ses sujets sont d'inspiration académique : la féminité, le couple, la maternité.
Mais le combat qu'elle mène est celui de la vérité (l'équilibre d'un geste, l'exactitude d'une attitude, le bien-fondé d'une expression) et celui de la sensualité. Elle ne boude cette sensualité, ni la profusion d'étreintes ni le détail sexué. Toutefois le souci de dire sans agresser recouvre le tout d'une patine de pudeur qui fait que nous nous trouvons plus dans un registre de chuchotements que d'aveux, la sublimation plutôt que de pirouettes!
Son thème de prédilection est la figure humaine. Mais cette figure, dans ses mains, d'évolution en évolution, tend vers l'essentiel (la forme, le volume, plutôt que l'objet).
Cela est patent dans une série de huit pièces intitulée Les évoluantes

  • Jacques Quéralt 
  • l'Indépendant - Perpignan
  • 27 Mai 1991  

dimanche 28 octobre 2012

Adèle Vergé s'expose à Sant Vicens (J. Thierry)

Elle est roussillonnaise. Donc, catalane. Et pour cela extravertie, obstinée, se souciant peu, par delà sa culture, des courants. Suivant sa pente, comme d'instinct, et disant son cœur, son ventre, avant de songer aux écoles, aux classements, aux gloses des beaux esprits.
A l'origine, il y a le bloc, le plein, l'indistinct géométrique, la matière pesante et élémentaire, et puis voilà que la chirurgie sensible du creux modeste, de la faille dominée, du sillon esquissé, donne à la terre silencieuse, au bois sans message, tout le poids nouveau, beau comme un printemps du monde, déferlant comme l'amour, lourd comme une promesse tenue au nom de la conservation de l'espèce, de nos appétits, de nos nostalgies ensuées et de notre volupté refoulée
... Ses couples, traités en terre, en bois ou en pierre synthétique, ne sont que la modulation infime et pourtant éloquente d'opus de matière presque ronds comme une boule ou un boulet de canon.
... Couples enlacés, arc-boutés au sol  dans la messe des sexualités et des tendresses les plus extrêmes, pourtant les moins scabreuses.
Une sorte de sensualité sereine habite ces pièces serrées comme un poing qui savent si bien chanter la passion quand celle-ci est arrêtée au point fixe qui précède l'explosion physique et mentale. 
  • Jean Thierry
  • Midi Libre - Montpellier
  • Octobre 1990 

lundi 9 juillet 2012

Sculpture monumentale corps humain : Couple assis sur un banc

Couple tendrement enlacé, la femme enceinte

Statue

  • Résine blanche monumentale
  • Dimensions : 215 x 105 x 85 cm
  • Prix : 10 000 €

Art contemporain

Couple stylisé tendrement enlacé, la femme enceinte. Ils sont heureux de transmettre la vie.

Toutes les résines blanches résistent aux intempéries

Photo prise au Musée sans murs de Font-Romeu

Musée sans murs de Font Romeu

Voir la page du site : Mécènes Catalogue
Voir une vidéo sur YouTube : Musée sans murs

jeudi 31 mai 2012

Le "travail du bronze"


Voilà une question que l'on me pose souvent : " Comment faites-vous pour travailler le bronze" ?

Bien entendu, je ne travaille pas le bronze. La fonderie est un art difficile, long et méticuleux. Or, bien avant Jésus-Christ, nos ancêtres réalisaient déjà en bronze toutes sortes d’objets, outils, armes. Ils le faisaient si bien qu'on peut encore trouver des pièces de monnaie enfouies dans la terre depuis des siècles et qui n'ont pas rouillé.

Je vais essayer de résumer la longue série d'opérations compliquées que nécessite la réalisation d'un bronze à partir d'une terre cuite, ou tout autre matériau, selon la méthode de la cire perdue.

1 - Réalisation du moule élastomère (matière très élastique qui facilite le démoulage). C’est la prise d’empreinte de l’œuvre originale. Ce moule, en deux parties, recouvertes d'une coque de résine se nomme la chape.  

Les deux parties du moule assemblées on y coulera la cire en fine épaisseur (cette épaisseur correspondra à la fin des opérations à celle du bronze). On obtient une cire creuse. Cette pièce en cire doit être finement retouchée pour reproduire à l'identique la sculpture initiale. Je vous passe la difficile confection des jets et des évents qui vont permettre à la coulée de bronze d'occuper la place de la cire.

Ce moulage en cire va  ensuite être recouvert par coulée d'une gangue de céramique réfractaire.
On obtient le moule carapace.
Le décirage du moule carapace s’effectue au four pour fondre lentement la cire qui est à l'intérieur et l'évacuer, d’où le nom  de "cire perdue".

2 - Coulée du bronze

On prépare alors  l'alliage du bronze dont le dosage est très délicat.

On raconte que le fameux sculpteur Florentin Benvenuto Cellini faisait couler son bronze " Persée et la méduse" tout en dinant lorsque ses ouvriers affolés font irruption: «Maître la fonte est arrêtée !!»
Benvenuto constate que la dose d'étain est insuffisante pour assurer la fluidité du bronze. Sans hésiter il ramasse tous les plats d'étain sur la table et court les jeter dans le bain qui se figeait.  Aussitôt le bronze retrouve sa fluidité. La fonte est sauvée!

Vient enfin la merveilleuse et dangereuse coulée du bronze à plus de 1000 degrés. Dans l'atelier tout le monde retient son souffle dans la fascination pour regarder couler le métal incandescent qui doit être versé d'un seul jet.

Il reste à laisser refroidir et à débarrasser le bronze de sa coque et ses évents (décochage, ébarbage).
3 - Alors commence le travail du ciseleur. Travail long, délicat, difficile, dans lequel le sculpteur peut être emmené à intervenir.

4 - Puis le polissage et la patine. La patine dont dépend l'aspect final du bronze, est à elle seule tout un art. L'action du patineur est aussi mystérieuse que spectaculaire : un pinceau dans la main droite et un chalumeau dans la main gauche, il est le magicien des couleurs.

5 - C'est le moment de
numéroter l'œuvre
. Cette numérotation est règlementée par la loi et permet l'appellation d'œuvre d'art et de pièce originale pour les douze pièces concernées. Elle se pratique ainsi : Huit épreuves
numérotées de 1/8 à 8/8 plus quatre épreuves dites d'artiste numérotées en chiffres romains : I/IV à IV/IV

Lorsque toutes ces opérations auront été menées à bien, le bronze que vous achèterez sera doux et frais à caresser. Il deviendra un plaisir des yeux toujours renouvelé sans oublier que vous aurez réalisé un investissement durable.

Photo de Persée et la méduse :  Wikimedia Commons / Marie-Lan Nguyen
Photo de la coulée de bronze chez mon fondeur Barberi - Gérone

jeudi 24 mai 2012

« UNE TERRIBLE BEAUTE EST NEE » La « petite œuvre » d’Edward Munch qui était exposée au centre Pompidou mériterait bien cette appellation extraite d’un poème de Yeats.

 La toile se nomme : « Neige fraiche sur l’avenue. 1926. » Elle n’est pas grande (80 x 100 cm) Elle est très belle Elle inaugure la nouvelle peinture
 Elle est là, cette beauté terrible. Je ne l’avais encore jamais remarquée, saoulée que j’étais par ce « CRI » sans fin qui hurle sans pudeur sur tous les ponts, tous les murs.
 Elle s’étale sous nos yeux dans son éblouissante blancheur. Munch à lui tout seul ouvre grandes les portes à Matisse, Seurat, Monet, Picasso. Lui, le fou, l’oublié, l’avare de sa peinture qui repeignait encore et encore ses tableaux avant de s’en séparer. Tellement fasciné et si obsédé par son image qu’il se photographiait et se repeignait sans fin, portrait après portrait.
 Et je sentis que sa peinture, toute sa peinture, était un long « CRI » infini. La contemplation de ses toiles n’est pas recommandée aux personnes sensibles (semblables à Munch) :
- Les enfants mourants: sa sœur tuberculeuse
- Les veillées funèbres: toute la famille éplorée autour du lit de mort de sa mère. (Il avait 5 ans)
- La hantise de la folie de son père
- Toutes ces personnes terrorisées, hurlantes, les yeux exorbités, spectres crachant leur sang
Pour cette fois, faites vous violence: prenez votre temps, le temps de regarder tomber cette neige, d’écouter le crissement des pas de ces deux personnes qui semblent vouloir sortir de la toile au premier plan. Laissez-vous surprendre par la fraicheur des flocons qui se posent sur votre visage et que ce froid et ces couleurs vous soient bénéfiques.
 « Le temps passe si vite… » Voilà que la fabuleuse, la terrifiante exposition d’Edvard MUNCH (prononcer « mounk », il est Norvégien) est déjà terminée avant que j’aie pu vous en parler. Fort heureusement vous pouvez aller faire votre choix sur YOUTUBE. Quant à moi j’ai privilégié les documentaires sans commentaires, sans autre commentaire que la musique.
 Je vous recommande surtout « Munch, la danse de la vie » - film 1973 - sur AlloCiné. Une biographie très subjective des jeunes années du peintre norvégien expressionniste Edvard Munch, aux prises avec les conventions de la société... Réalisée par Peter Watkins, avec Geir Westby, qui présente une ressemblance quasi miraculeuse avec le jeune Munch.
 Vous trouverez aussi sur le net une grande quantité de commentaires sur sa célébrissime toile : « Le cri » Voici ce qu’il en dit lui-même :
 « je longeais le chemin avec deux amis. C’est alors que le soleil se coucha. Le ciel devint tout à coup rouge couleur sang. Je m’arrêtai et m’adossai épuisé à mort contre une barrière. Le fjord d’un noir bleuté et la ville étaient inondés de sang et ravagés par des langues de feu. Mes amis poursuivirent leur chemin tandis que je tremblais encore d’angoisse. Et je sentis que la nature était traversée par un long cri infini >>
 Au centre Pompidou une pièce entière est consacrée aux peintures de son œil malade! Et parmi ses dernières toiles, à la fin de sa vie, à la fin de l’expo, lui-même ravagé par la fièvre espagnole, ou encore debout à coté de son lit de mort.
Ses relations avec les femmes nous montrent un être agressif et épouvanté, ne parvenant pas à prendre la moindre distance avec l’image torturante de sa mère torturée, comme lui, par le souvenir du cadavre exsangue de sa petite sœur.
Heureusement lui est très beau, et il n’a pas hésité à le proclamer en se photographiant lui-même, de face et surtout de profil (germanique) à bout portant et à bras tendu (dans l’exposition du centre Pompidou, une salle entière était consacrée à ses autoportraits photographiques. Il s’est aussi filmé lui-même dès que sont arrivées sur le marché les premières petites caméras américaines Pathé-Baby. On pouvait voir des extraits de ses films dans la petite salle de projection de l’exposition.
Edward Munk est né en Décembre 1863 et il est mort en Janvier 1944. Son travail avait été qualifié de « dégénéré » par les nazis. Le 2 Mai prochain « Le cri » sera mis en vente aux enchères à New York. Son prix : environ 800 Millions de dollars. Il est aussi populaire que « La Joconde », souligne Sotheby’s …

mercredi 9 mai 2012

Interview de presse par Ana Santamaria

(Traduit de l'espagnol)

- Quand avez-vous décidé de vous consacrer au monde de l’art?
- Vers les 60 ans.

- Comment définiriez-vous votre style?
- Figuratif, contemporain… africain aussi.

- La sculpture, que vous a-t-elle apportée?
- Tout ce qui me manquait avant : découvrir ce qui pouvait sortir de mes mains… Incroyable, cette force!

- Le chemin de l’artiste est-il difficile?
- Pour moi il ne l’a pas été parce que dès que j’ai commencé à sculpter, j’ai commencé à vendre. Tout a été facile.

- Vous utilisez le bois, la résine, la cire, le plâtre… Beaucoup de matériaux. Pourquoi ? Quel est celui que vous préférez travailler ?
- Il y en a certains que je ne peux pas utiliser parce qu’ils sont trop lourds pour moi, car je veux pouvoir bouger moi-même les pièces que je travaille. Ce que je préfère, c’est la terre mais je l’utilise en attaquant le bloc, comme si c’était du bois ou de la pierre. J’enlève la terre au lieu de l’ajouter, aux antipodes de la technique dite de « la boulette ».

- Qu’elle est votre source d’inspiration?
- Le corps humain. Toujours le corps humain avec sa force et sa tendresse. J’aime les formes rondes. Les poses simples, les couples amoureux, tendrement enlacés.

- Y a-t-il une œuvre que vous aimeriez avoir réalisé vous-même?
- Oui, presque tous les Brancusi.

- Qu’est-ce qui vous parait le plus signifiant dans vos œuvres? Qu’est-ce qui les fait des pièces d’Adèle Vergé?
- Je crois que c’est la sensualité et la tendresse.

- Qu’est-ce qui est le plus difficile quand on est artiste?
- Peut-être le temps…Je n’ai jamais assez de temps.

- Une critique qui vous a particulièrement émue?
- Toutes les critiques de Jean-Michel Collet. Un homme qui sait voir, sentir et comprendre et surtout qui sait l’exprimer.

- Un souvenir?
- Le moulage de ma première "monumentale" le couple assis sur le banc. Ça c’est passé en famille avec une bande d’amis qui ont tous mis la main à la pâte. Et au final une vraie réussite !

- Une exposition qui vous a spécialement marquée?
- La première. Mon premier vernissage à la Fondation Sant Vicens. Un succès incroyable, complètement inespéré.

- L’œuvre préférée de votre collection?
- "Le couple assis sur un banc" Ils sont enlacés; ils attendent un enfant. C’est émouvant.

- Comment a réagi votre famille en apprenant que vous souhaitiez être artiste?
- Ils ont été enchantés, spécialement mon père.

- Pour vous, qu’est-ce que c’est l’art?
- La plus belle manière de vivre. Un accomplissement inespéré.

- Un rêve à réaliser?
- Ma vie me plait comme elle est. Je n’ai rien de mieux à réaliser.

- Si l’un de vos amis voulait devenir artiste que lui conseilleriez-vous?
- Je ne sais pas... de suivre son intuition je pense.

- Quelle est votre procédure pour la création d’une œuvre?
- Suivre son inspiration

- Y a-t-il un temps de maturation? Avez-vous un procédé habituel? Faites vous un croquis préalable? - Ça m’arrive mais ce n’est pas systématique. Toutefois si je veux faire une grande sculpture, je commence toujours par la réaliser en petit.

- Comment voyez-vous votre futur?
- Continuer à sculpter tant que mes forces me le permettront.

lundi 5 mars 2012

Invitation à l'exposition-vente ARTS' SOROP 2012

J'ai le plaisir de vous informer que je participe à l'exposition-vente de Arts' Sorop 2012.
Site du Club : Perpignan Soroptimist
L'exposition aura lieu tous les jours du 6 au 19 mars 2012, et la vente le 11 mars de 10h à 18h.

Vous trouverez cette exposition au:
Restaurant "La Septième Vague"
Boniface Coquillages
327 rue du Dr Parcé, zone agrosud
66000 PERPIGNAN
http://www.boniface-coquillages.com/contact.html